en manque de réponses
" [...] Peut-on sérieusement imaginer qu’à l’issue d’un quinquennat marqué par des scandales à répétition, pas une question, pas une seule n’ait été posée au président sortant ?
Les 403 millions d’euros versés par l’Etat à Bernard Tapie et qui font l’objet d’une enquête de la Cour de justice de la République ?
L’espionnage de journalistes, sur ordre de l’Elysée, et qui a provoqué la mise en examen du procureur de Nanterre et du numéro 1 des services de renseignements ?
La double mise en examen d’Eric Woerth, ancien ministre, ancien trésorier de l’UMP, et dont Nicolas Sarkozy s’était porté garant en juillet 2010, au plus fort de la tempête Bettencourt ?
L’affaire de Karachi, l’affaire Takieddine, l’affaire libyenne…
[L'inculpation d'un juge, ami du président]
Est-ce prendre pour des imbéciles amnésiques les millions de téléspectateurs que de considérer que ces affaires qui portent au cœur du pouvoir de cette présidence les questions les plus lourdes (corruption, abus de pouvoir, enrichissement personnel, financement illégal) ne méritent pas même une interrogation ?
Si le journalisme en sort un peu plus abîmé encore, Nicolas Sarkozy ne gagne rien à ces silences.
Ainsi est mis en scène ce confortable entre-soi, discussions bornées dans un champ politique volontairement restreint à deux-trois thèmes, et continuant obstinément à repousser et ignorer tout ce qui alimente aujourd’hui la crise de la politique.[...]